
Kaal : Peinture et Émotion

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Peux-tu te présenter en quelques phrases ?
Je dirais que je suis une jeune artiste mais avec l’expérience de la vie. Quelqu’un qui crée avec tout ce que le temps a déposé derrière elle.
Comment as-tu commencé à peindre ?
J’ai commencé vers l’âge de 10 ans, mais ce n’était pas un mode d’expression naturel pour moi, je dessinais plus facilement. La peinture est venue bien plus tard, peut-être il y a une quinzaine d’années… ou même seulement dix. Avant ça, j’avais choisi le dessin. le lavis aussi. J’ai toujours crayonné, beaucoup... Et la photo aussi a eu une place importante. La peinture est venue comme un prolongement.
Qu’est-ce qui t’inspire aujourd’hui dans ton travail ?
La nature, sans hésitation. Sous toutes ses formes. Je peux m’émerveiller d’un simple brin d’herbe. Mais il y a aussi l’émotion, cette envie de traduire quelque chose de poétique, de voir ce qu’il y a de beau autour de nous et d’essayer de le transposer en image.
Y a-t-il une œuvre à laquelle tu tiens particulièrement ? Pourquoi ?
Oui, le triptyque Souvenir de Takamaka. C’est lié à un voyage qui m’a transformée : La Réunion. Il y a eu une sorte de retour aux sources alors que je n’y étais jamais allée. C’était bouleversant. Toute l’émotion que ce voyage a suscité, j’ai essayé de la retranscrire à travers une technique qui, à l’époque, était encore nouvelle pour moi.
Quelle place tient la peinture dans ta vie ?
Une très grande place. C’est peut-être une des seules choses qui me permettent de respirer — au propre comme au figuré. Elle me donne un refuge dans mes journées, dans ma semaine. Elle m’aide à retrouver un rythme qui me convienne, par le geste, par la respiration, jusque dans le corps.
Que souhaites-tu transmettre à travers ton art ?
De l’émotion. C’est souvent ce qu’on me dit : la lumière, la délicatesse, la poésie. Ce sont des mots qui reviennent. Et c’est exactement ce que je voudrais offrir.
Petit questionnaire...
La qualité que tu préfères chez un artiste ?
Son authenticité. Ce qui fait sa signature, son regard sur le monde. Sa manière de voir les choses, et qui peut, de manière très paradoxale ou étrange parfois, résonner profondément chez les autres.
Ton occupation préférée (en dehors de peindre) ?
La lecture, ça n'étonnera pas ceux qui me connaissent ! Mais aussi la danse, que je ne pratique pas moi-même mais que j’aime regarder. La musique, et de plus en plus le chant : je suis bluffée par des voix, par leur vibration.
Le principal trait de ton caractère ?
Je ne sais pas… J’ai l’impression d’être tiraillée entre des contradictions. On me reproche parfois d’être trop sérieuse, et pourtant il y a aussi un grain de folie. Je ne saurais pas dire ce que je suis, en fait. Je botte en touche !
S’il ne te restait qu’une seule couleur pour t’exprimer, laquelle choisirais-tu ?
Le bleu. Et toutes ses nuances. Parce que ça me ressemble et surtout parce que ce sont les couleurs des espaces profonds : les océans, le ciel, l’espace. Les lieux insondables sont bleus.
Le paysage qui t’apaise le plus ?
La mer. Plus précisément : la surface de l’eau. Ce miroitement mouvant, c’est là que je me sens bien.
Le mot que tu trouves le plus beau ?
Lapis-lazuli. C’est poétique, riche, un peu exotique. Et toujours dans les bleus.
Quel parfum, quelle lumière ou quel son t’évoque un instant de bonheur ?
Le pétrichor : l’odeur de la terre mouillée. Ça m’apaise, ça me transporte.
La lumière ? Celle qui filtre doucement à travers une canopée ou les branches d’un arbre.
Et le son… c’est celui des vagues.